Aujourd’hui c’est la grande descente : 1600m de dénivelé négatif, de Pico Da Cruz jusqu’à la mer !
Presque une rigolade par raport à la veille 🙂

Après une bonne nuit de sommeil et un petit dej bien (trop ?) copieux, Chloé a retrouvé de la motivation pour garder l’itinéraire initial et faire la grande descente !
Alors c’est parti, départ tôt (7H30) car on ne peut pas se permettre de trop traîner, on a un ferry qui nous attend cet après-midi. On repart dans cette forêt de pin, mais avec ce matin un sacré vent bien froid, on sort même les polaires !

Après une petite heure dans les pins, on retrouve des paysages plus capverdiens qui s’ouvrent sur de nombreuses vallées. Et on attaque les chemins de crête, qui me rappellent d’un seul coup… que j’ai le vertige !! 🙁 Vous savez, quand vos jambes deviennent toutes molles, que vous avez des montées d’adrénaline et que vous avez l’impression qu’une force vous pousse vers le vide…
Mais le pire, c’est quand Chloé s’approche trop près du bord (à mon goût) : je sens mon ventre qui se soulève et je fais des petits bruits étranges pour la rappeler à l’ordre. Il y a même certains passages où je dois me faire violence pour ne pas avancer à 4 pattes…

Bref, quelques appréhensions et passages compliqués, mais quels paysages mangifiques ! Avec un vert, de plus en plus luxuriant, notamment sur cette montagne aux milliers de mini Youca, digne d’une bouteille de Volvic…

La descente est raide, sur des chemins caillouteux, nous glissons régulièrement, les genoux sont à rude épreuve. Nous quittons ensuite la végétation. La température monte avec le soleil, et il n’y a plus d’ombre en dehors de quelques manguiers sur la route, prétextes de toutes nos pauses.

Malgré tout, c’est quand même moins pires que prévu, et tellement easy par rapport à la journée d’hier, je crois qu’on se sent invincible…

On croise quelques maisons dans des endroits très reculés, et observons à chaque fois avec désarroi, les amoncellements de déchets – en plastique ou en feraille – quelques mètres plus bas ou dans les lits de rivière. C’est triste de voir des paysages paradisiaques souillés de cette façon, mais on se rend aussi compte que le manque d’infrastructure ne facilite pas les choses. Ces maisons n’ont très souvent pas d’accès route (tout au plus un chemin caillouteux pour les 4×4), et donc aucun service de collecte des déchets. Ils font des kms à pied pour aller faire leurs courses, mais pas pour aller jeter leurs ordures. On se dit qu’ils devaient être autosuffisants il y a peu, et que l’arrivée de la société de consommation (avec tous ses emballages) sans système de collecte des déchets, n’a pas dû être accompagnée, et qu’ils n’ont probablement pas la même conscience qu’on peut avoir en France (disons pour la majorité de la population…) des effets néfastes sur la planète. 

Sur la fin de la route, nous croisons tous les enfants qui rentrent de l’école avec leurs uniformes. Deux petites filles nous demandent joyeusement de les prendre en photos, et leur visage s’illuminent quand elles se voient sur l’écran de notre appareil photo 🙂

Arrivée sur la côte peu après 13h. Une fois n’es pas coutûme, le bord de mer n’invite pas du tout a s’y poser : des gros cailloux, des déchets et quasiment pas d’accès. Nous nous posons dans un petit boui-boui épicerie/bar/resto en bord de route pour un poisson du jour bien copieux et bien mérité. On profite encore une fois de ce moment pour observer avec admiration la “zenitude”, la “cool attitude” légendaire des capverdiens.

Nous négoçions un taxi pour rejoindre le ferry. Nous questionnons notre chauffeur sur ces lits de rivière asséchés mais sacrément bien formés malgré tout. Il nous apprendra que lorsqu’il pleut ici, c’est rare mais c’est à torrents, et que des rivières se forment dans ces moments-là. Je vous donc laisse imaginer où vont finir tous ces déchets jetés dans ces rivières pour l’heure asséchées…

Au ferry, nous retrouvons une dernière fois Manem et Lucie. Nous faisons la traversé ensemble en papotant et en observant de nouveau les poissons volants. Ce fut vraiment une belle rencontre que nous n’oublierons pas.

Le soir, nous avions donné rendez vous à David et Bertille au ELVIS BAR pour une dernière soirée ensemble. Nous buvons pas 1 mais 3 caipirinhas 🙂 ! Et nous nous régalons avec la fameuse moreia, et des croquettes de poissons. Encore une belle soirée pour nous !

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