On en rêvait depuis un petit moment, et c’est au Pérou qu’on se décide pour une aventure dans la jungle amazonienne !
4 jours bien intenses en rencontres et en découvertes…
Après un nouveau bus de nuit, nous voici arrivés à Puerto Maldonado, à l’entrée de la forêt amazonienne et au bord du fleuve Madre de Dios. Avant de partir en excursion, nous avons prévu une petite journée tranquille dans un hôtel avec piscine 😁 !
On en profite pour faire un peu d’école, bercés par les bruits de la jungle, et fascinés par ces jolis dindons à tête bleue qu’on aperçoit un peu partout. On appelle nos familles, on profite de la piscine, et on prend même le temps de regarder un match de rugby en direct (France / Nouvelle Zélande, un match magique…) !
Et le lendemain, c’est parti pour 4 jours d’aventure dans la jungle !! 🤩
2 heures de pirogue à moteur jusqu’au lodge de l’agence, en bord de fleuve et au cœur de la forêt. On est plus que prêt pour attaquer les excursions, mais on découvre que ça ne commencera que l’après-midi, la matinée du premier jour étant réservée au ‘descanso’ parce-que les gens arrivent souvent direct d’un bus de nuit… Non mais sans blague 😤😡 !!
Du coup on tourne un peu en rond avec la chaleur bien humide et pas grand chose pour s’installer dehors…
On part enfin pour 2h de balade dans la jungle autour du lodge avec César notre guide ! On a tellement brieffé Kenzo à ne rien toucher qu’il passe toute la première heure les mains dans le dos… 😅
César nous montrera :
- L’arbre à fourmis, le Tangarana (ou Palo Santo), qui a la particularité d’avoir à l’intérieur de son tronc, une couche creuse abritant une colonie d’environ 5000 fourmis fuego, qui protègent l’arbre en attaquant en masse tout perturbateur potentiel. Avant, il y avait des rites de passage pour les hommes et ils étaient attachés à cet arbre pour prouver leur bravoure, par exemple avant de pouvoir épouser une femme !
- L’arbre étrangleur, ou arbre de l’amour ou Ficus Strangulo, qui pousse par-dessus un autre arbre en l’entourant, et l’étouffant petit à petit avant de prendre sa place.
- Un palmier aux nombreuses épines longues et pointues, utilisées anciennement pour la chasse avec des sarbacanes, et trempées dans du venin d’araignée
- De nombreuses espèces de palmiers, et de lianes (plus de 150 espèces de lianes ici, dont certaines ont des vertus médicinales, d’autres hallucinogènes, et d’autres sont toxiques…). Une technique de pêche indigène utilise d’ailleurs une liane toxique, qu’on remplit de termites et qu’on jette dans l’eau. Les poissons venant manger les termites se retrouvent paralysés quelques instants, le temps qu’on les ramasse à la surface…
- Un tout petit arbre qui a la même couleur qu’un certain type de serpents et dont la racine est l’antidote au venin de ce serpent
Les garçons trouveront une mue de serpent, et clou de la balade, ils auront le droit à une initiation à la machette 😁 !
Puis après un magnifique coucher de soleil, dès qu’il fait bien nuit, nous partons sur le fleuve pour débusquer les caïmans… La technique est simple : repérer à l’aide d’une torche leurs yeux qui brillent, se rapprocher tout doucement… et plonger les mains d’un seul coup pour attraper sa tête et sa queue ! Bon c’est le guide qui s’y colle hein 😅, nous on se contente d’ouvrir les yeux, mais on s’est bien pris au jeux tous les 4, on était a fond ! On en a vu pas mal dans l’eau avec juste la tête qui dépassait, quelques-uns sur le bord de la rive, et le guide a pu en attraper un petit et nous le montrer de très très près, Adrien a même pu le porter !! Grande émotion pour tout le monde après 1h30 de chasse. Très bon moment !
Quelques infos sur les caïmans :
- Il y a 3 espèces de Caïmans dans la région : les caïmans nains (vert un peu plus foncé avec de nombreuses tâches noires, environ 1 mètre de long à taille adulte, plutôt agressifs et avec des épines dans le cou), les caïmans noirs (vert-noir, plutôt présent en bord de lacs et dans les marécages, un peu moins timides que les blancs), et les caïmans blancs (les plus nombreux ici, vert avec qques tâches noires sur le dos, vert-blanc sur le ventre, et mesurant jusqu’à 2,50m à taille adulte).
- Un peu comme les tortues, les caïmans pondent 40 à 60 œufs en moyenne, dans un trou en bord de fleuve. La température pendant les 30-40 jours de maturation des œufs va déterminer le sexe des bébés (que des mâles si supérieure à 23 degrés, que des femelles sinon). Environ 5% des oeufs seulement arriveront à taille adulte
- Quand ils sortent de l’œuf, les bébés caïmans restent avec leur mère jusqu’à 4 mois, qui essaie de les protéger des nombreux prédateurs, notamment les hérons et les autres caïmans…
- Ce sont des animaux très territoriaux qui vont toujours essayer de manger les jeunes des autres groupes pour limiter leur nombre. Ils se nourrissent aussi de poissons et d’oiseaux, ou encore de rongeurs qui s’aventurent en bord de fleuve
- On distingue les caïmans des crocodiles par leur taille (environ 2m contre 4 à 6m) et par la forme de leur tête (tête étroite et gueule en U contre tête plus large et gueule en V). On a toujours l’impression qu’ils sont petits quand on voit juste leur tête sortir de l’eau, mais leur taille totale fait généralement 7 fois la taille de leur tête, et la queue, très musclée, constitue la moitié de leur corps.
- Les parties vulnérables sont le ventre (moins dur que le dos et cible première des caïmans quand ils s’attaquent entre eux), et le cou (la partie à viser quand on veut attraper un caïman blanc à la main, toute autre partie nous exposant à un coup de mâchoire 😅)
Le lendemain, nous partons à 5h30 du matin direction le lac Sandoval et sa réserve naturelle. Encore l’occasion de voir et d’apprendre plein de choses. D’abord 2h de marche, puis 2h de barque à la rame sur le lac, avant d’entamer le chemin retour.
Nous verrons ici :
- Le palmier Cachapona (ou l’arbre qui marche), avec ses racines hors de terre, qui bouge de 20 à 50 cm par an à la recherche d’une meilleure exposition au soleil ou aux nutriments du sol. Ses racines pourrissent avec l’humidité et finissent par tomber, mais sont remplacées à chaque fois par une autre, qui pousse dans la direction souhaitée, avec des piquants pour la protéger…
- Les fourmis champignonnières (celles qui forment des autoroutes). Elles se divisent en plusieurs rôles : les soldats (qui montent sur les arbres pour couper les feuilles), les transporteuses (qui transportent les feuilles coupées de l’arbre jusqu’au nid), les contrôleuses (toutes petites, qui, à l’arrivée des transporteuses, quelques mètres avant l’entrée du nid, montent sur les feuilles en transit pour checker si elles sont de qualité suffisante pour rentrer dans le nid ou pas), et enfin les constructrices (qui sortent la terre du nid pour l’agrandir)… Le nid peut faire 2 à 3 m de profondeur, et plusieurs mètres de large…
- L’arbre qui se régénère, le Capirona, éjecte toutes les parties de son écorce qui sont abîmées pour en recréer des nouvelles. Il est très utilisé comme antiseptique, et pour cicatriser les plaies
- La Ceiba, l’arbre sacré des Mayas, qu’on connaissait déjà
- Une énorme tarentule, que César est allé dénicher dans un trou, en agitant un bâton à l’intérieur… Elle faisait au moins la taille de la main de Chloé, toute noire et bien vénéneuse 😬 !
- Des singes ardilla ou frailes qui sont tout petits et jaunes, et des singes capuccinos (les 2 espèces vivent ensemble et se protègent mutuellement)
- De nombreux oiseaux : Martin-pêcheurs bleus magnifiques, hérons, dindons, rapaces…
- Des tortues
- Des papillons géants bleu turquoise, tellement beaux, mais impossibles à prendre en photo les ailes ouvertes…
- Et enfin, après beaucoup de patience et de recherche avec les jumelles, nous finissons par dénicher et observer un long moment les 2 seules loutres du lac, hyper joueuses. César aura d’ailleurs réussi à les faire sortir des sous-bois en imitant leur cris !
Au retour, on goûtera au fruit du cacao et César nous montrera comment faire de la peinture violette à partir d’une feuille ! Les garçons, eux, lui apprendront les jours de la semaine et à compter en français en rigolant beaucoup de son accent 😅 !
L’après-midi, on part pour 30/40 minutes de kayak sur le fleuve, pour le plus grand plaisir des garçons. Comme les pagaies sont super légères, ils rameront tout le long, en faisant quand même quelques pauses pour s’arroser ! En arrivant sur l’île aux singes, les guides nous invitent à aller se baigner, en restant au bord pour éviter une mauvaise rencontre… Entre les piranhas qu’on doit aller pêcher demain, les caïmans qu’on a vu hier soir, la plage de boue et la couleur de l’eau, on est moyen chauds, mais les garçons y sont déjà jusqu’au cou 😅 et s’en donnent à coeur joie !
Bon par contre sur l’île aux singes, on a vu deux pauvres singes de très loin… Par contre on était bercé par les chants des perroquets, mais sans pouvoir les apercevoir… quelle frustration !
En rentrant au lodge, on aperçoit depuis la pirogue un immense anaconda (environ 8 mètres selon le guide) qui dort sur la rive… à tout juste 40 mètres de la porte d’entrée de notre chambre 😬 !! Mais apparemment pas d’inquiétude, il est sûrement en pleine digestion pendant quelques jours 😅…
On finit la journée par un autre magnifique coucher de soleil, puis une “caminata nocturne”, à la recherche des tarentules… On verra plusieurs fourmis balles dont la morsure est ultra douloureuse (et qui font la taille d’une bonne phalange !), un bébé tarentule, et une adulte dans le palmier juste à côté des hamacs…
Le lendemain, c’est sortie pêche aux piranhas ! Journée complète avec pique nique sur le bateau… mais avec une bonne pluie tropicale qui ne nous lâchera pas… Heureusement le toit de la barque nous protège bien ! Mais la pêche est bien maigre, tout juste 3 petits poissons (pas des piranhas) pour César et les autres bredouilles… Adrien et Hugo auront quand même adoré le moment et n’ont pas perdu leur motivation, alors que les deux autres ont dû alterner avec d’autres occupations…
Sur le retour, le toit de la pirogue heurte une branche (comme toutes les 5 minutes dans ces petits bras de rivière), sur laquelle se trouvait un nid de guêpes… Sans comprendre ce qu’il se passe, on se retrouve tous les deux avec des bêtes qui nous piquent dans nos t-shirts ! On n’a pas vu le nid et en pleine jungle, c’est vite la panique dans nos têtes, Adrien défait en vitesse tous les boutons de sa chemise pour s’en débarrasser et Chloé balance son top… avant de se rappeler qu’elle n’a pas de soutien-gorge 🤣 ! Bref, une bonne scène de stress puis de fou-rire, et on s’en sort avec 3 piqûres chacun, moindre mal dans cet environnement inhospitalier !
Le soir, une nouvelle sortie caïman est organisée pour les nouveaux arrivants, et c’est avec plaisir qu’on y retourne !
On mange ensuite en compagnie de Amza et Yasmine, deux Français avec qui on passera de bons moments, surtout Kenzo qui trouve un nouveau compagnon de jeu !
Et pour le dernier jour, on nous propose d’aller rencontrer une famille native qui vit à 2-3 heures de marche de la rive, mais qui a un campement en bord de fleuve où Ils viennent le matin pour cultiver leurs champs et expliquer leur façon de vivre aux touristes de passage… On aurait préféré faire la marche à leur rencontre et voir quelque chose de plus authentique qu’une démonstration de tir à l’arc et d’allumage de feu avec des bâtons… César nous traduit (ils ne parlent pas très bien espagnol) et nous explique comment ils vivent aujourd’hui. Ils sont 5 adultes et 6 enfants, et vivent de l’agriculture, de la pêche et de la chasse. Quand la petite de 8 ans va chercher des branches pour faire le feu, une tarentule en tombe et commence à se carapater, mais elle la poursuit et la tue à coups de bâton…
En fin de matinée, on essaiera de prendre une revanche sur la pêche d’hier, mais ça ne sera pas très concluant. On attrape juste 2 petits poissons, et toujours pas de piranha !
L’après-midi, ce sera tyrolienne pour Adrien et pont de singe surplombant la jungle pour toute la famille ! Puis c’est l’heure de reprendre la lancha pour rentrer à Puerto Maldonado…
La jungle c’est un vrai paradis pour voir des animaux, pour en entendre aussi qu’on ne voit pas (comme les perroquets, les grenouilles, les singes hurleurs…), mais c’est aussi une chaleur moite constante, et quelques petits à côté sympas, comme :
- L’inspection générale de la chambre avant de dormir (avec des cafards plus gros qu’un majeur, des papillons plus gros qu’une main, et autres indésirables bien plus inquiétants… 😅)
- Une moustiquaire impeccablement installée pour la nuit
- Ne JAMAIS marcher pieds nus
- Avoir chaud et transpirer sans même bouger un orteil
- Prendre des douches avec l’eau de la rivière ‘légèrement’ marron…
On a un avis assez partagé sur cette expérience. À la fois conquis par ce qu’on a appris et pu voir, mais aussi un peu frustrés de ne pas avoir pu vivre une expérience plus authentique et avec un rythme plus dense…
On vous laisse sur une petite immersion vidéo dans quelques moments de notre aventure…
A très vite pour la suite !