Levés tôt ce matin pour attraper le ferry de 8h pour Santo Antao, le seul de la journée en cette saison. Le bateau est bien plein, mais nous trouvons un petit coin calme sur un pont latéral. Nous sympathisons avec un couple de français assis à côté de nous et avons la chance de voir pour la première fois de magnifiques poissons volants !

Arrivés à Porto Novo, nos hôtes de ce soir Nelson et Suzette sont là pour nous accueillir. Ils ont accepté de nous déposer au départ de notre randonnée à Bolona. Ils sont adorables tous les 2. Suzette ne parle que Portugais, mais Nelson parle très bien le français. Il est aux petits soins avec nous, et ne se lasse pas de répondre à toutes nos questions. Ancien responsable de l’agriculture sur l’île, c’est une mine d’information.
Au bout de 45 minutes sur route, puis sur chemin, et enfin sur une piste de terre, on se fait déposer dans un désert du bout du monde…

10h30 : on démarre notre première rando au milieu d’une plaine aride. Aucun arbres à l’horizon, juste quelques “cases” en cailloux de-ci de-là en bordure ou à l’intérieur d’un canyon, qui semble avoir été creusé par l’eau. Mais comme nous l’a expliqué Nelson, il n’a pas plu ici depuis 3 ans !
De la terre à perte de vue, des montagnes ocres et beiges qui nous entourent, et au loin 4 femmes qui marchent portant chacune une auge sur la tête. Un véritable tableau africain…

On marche droit devant nous pendant 10 minutes jusqu’à ce que le GPS finisse par se synchroniser.  Notre route est vierge de toute indication : aucun balisage bien entendu, mais pas non plus de chemin et les quelques traces de pas par-ci par-là conduisent plutôt aux habitations. Heureusement, nous suivons la trace gpx récupéré sur le blog http://voyages-en-famille.e-monsite.com qui nous a bien aidé à préparer notre voyage, merci à eux !
Nous marchons dans un canyon, jusqu’à un moment où la trace part à droite, sauf que le chemin est barré par une grille. Nous n’osons pas la franchir et continuons tout droit. Sauf que lorsqu’on trouve enfin de quoi sortir du canyon, la trace est déjà bien loin ! Il nous faudra une bonne vingtaine de minutes pour la rejoindre à travers la brousse, ma peur des serpents n’aidant pas vraiment à progresser et engendrant une petit prise de bec avec Chloé au sujet de son principe clair mais discutable : “plutôt faire un détour que de repartir en arrière”…

Une fois le canyon et la trace retrouvés, on avance bien plus vite jusqu’à un endroit où le chemin semble sortir du canyon et on attaque la montée ! Il fait très chaud, le vent est très léger, et je sens Chloé qui commence à être en surchauffe…
Heureusement le paysage est sublime depuis le début, et chaque pause est l’occasion d’en contempler tous les détails.

Nous arrivons ensuite au premier sommet de Bordeira de Norte, accueillis par 3 ânes qui broutent sur le chemin. Parfait pour une pause bien méritée !

S’ensuit ensuite une succession de points de vue, plus beaux les uns que les autres, sur un chemin de crête entre la vallée de Cha de Morte et le Covao da Bordeira.

Puis nous arrivons enfin au Miradouro da Bordeira, où va débuter notre descente vers la vallée. Une vue superbe et… 2 tables de pique nique avec des parasols ! Totalement insensé au milieu de nulle part, mais très appréciable pour notre pause repas au premier point d’ombre de la journée !

Après un casse-croûte minimaliste (on n’a pas trouvé grand chose dans les supermarchés pour faire des pique-niques équilibrés…), on attaque l’impressionnante descente : 1000m de dénivelé à avaler sur 4 kms seulement ! 25 % de moyenne, bien loin des grands cols du Tour de France !

Là pour le coup, on a un vrai chemin pavé, mais nos jambes sont mises à rude épreuve. La chaleur ne nous aide pas vraiment et le vent, aussi rare soit-il, devient vite notre meilleur ami. Au bout de 2h30 de descente, ponctuée de nombreuses pauses pour soulager nos genoux et admirer le paysage, on arrive enfin chez Nelson et Suzeth.
Il est 16h15 et on est bien fatigués, mais cette rando était tellement chouette, clairement dans notre Top 3 !

Et en arrivant à destination, quelle surprise de retrouver Manem et Lucie, les deux randonneuses avec qui nous avions partagé le taxi à Mindelo !

Elles ont déjà 3 jours de randonnée dans les pattes, avec une jeune guide capverdienne qui leur a appris pas mal de choses sur la culture locale, et notamment :

  • Les femmes accouchent généralement chez elles entouré d’autres femmes qui ont déjà eu des enfants, faisant office de sage-femme
  • Les enfants n’ont école que le matin et y vont à pieds, marchant parfois plus d’une heure pour cela
  • Même si elle ne travaille pas à plein temps, leur guide dit qu’il serait anormal d’essayer d’avoir 2 travails, auquel cas elle prendrait le travail d’un autre capverdien…

Nous passerons la soirée avec elle autour d’un repas aussi copieux qu’excellent préparé par Suzeth. Et nous aurons ensuite l’occasion d’assister à un match de foot féminin en pleine fête de village, réunissant tous les villages alentours. Une super ambiance, beaucoup de passion et d’engagement de la part des joueuses mais aussi des supporters. Au top pour finir cette merveilleuse journée !

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  1. Margaux

    Bonjour,
    Pourrais-tu m’indiquer le contact de Suzanne et Nelson stp?
    Merci!
    Margaux

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