Après 5 semaines dans le Sud du Mexique, nous voilà au Guatemala !
Récit de nos 10 premiers jours forts en émotions, et surtout en immersion !
Ce matin, c’est une grosse journée de transport qui nous attend pour notre premier changement de pays par voie terrestre. Et avec le Covid (“la pandemia” ici), je ne sais pas s’il y en aura beaucoup… alors autant en profiter ! 😁
On dit au revoir à Clélia, Will et les enfants pour la troisième fois (pas facile…) et c’est parti !
- 1er collectivo de Comitàn jusqu’au poste de frontière mexicain de Ciudad Cuauhtémoc (1h30 et 60 pesos/pers)
- Check des passeports
Pas très souriant, l’officier nous demande si on a payé la taxe d’entrée dans le pays. On lui dit que normalement c’est notre compagnie aérienne (c’est inclus dans tous les billets d’avion, heureusement qu’on s’était renseigné !), il regarde nos billets, puis sans rien dire il nous gratifie du précieux tampon sur nos passeports… Ca a l’air OK 😁
- On prend ensuite un taxi jusqu’à l’entrée de la ville frontalière de La Mesilla (10min, 60 pesos)
- On passe la frontière à pied !
- Nouveau contrôle au poste frontière du Guatemala
Il nous demande nos certificats de vaccination. Tous fiers, on lui tend le téléphone avec le tout nouveau certificat en anglais qu’on vient de télécharger sur le site de la CPAM. Mais pas de téléphone ici, c’est du papier qu’il demande… heureusement qu’on a quand même gardé les certificats papiers de la 2° dose ! Ça passe, nous voilà officiellement au Guatemala ! 😁 - On marche ensuite 500m pour trouver un distributeur (toujours mieux que les gars qui nous accostent à la frontière avec leurs liasses de billets et leurs taux de change très discutable 😁) : adieu les pesos et bonjour les Quetzals (1€ = 9 Quetzals environ). 500m de plus, une petite poche de poulet croustillant (il y en a vraiment partout ici et vu l’heure on ne résiste pas !), une bonne collection de sourires (c’est fou comme tout le monde est souriant ici, la gentillesse se dégage vraiment des guatémaltèques dès le premier regard !), et nous voilà à la gare des “Chicken bus”.
Alors un Chicken bus ça ressemble à ça ==>
Ce sont des anciens bus scolaires américains qui ont été revendus au Guatemala (comme beaucoup de choses de seconde main ici), et qui, après un bon coup de peinture sacrément stylé, servent de collectivo.
- Nous prenons donc un Chicken bus pour Xela (Quetzaltenango en réalité, mais que les locaux appellent “tchella”). On sait pas trop combien de temps il faut pour y aller, mais quand on demande Xela, le chauffeur nous dit oui, alors on monte 😅.
A peine installés dans le bus, le mec assis à côté de nous commence à nous parler, et en nous voyant sortir nos morceaux de poulet frit, nous propose quelques tortillas pour l’accompagner 😁. Quelques kms plus loin, un autre s’achète des tamales sur le bord de la route et nous en propose un pour nous faire goûter une spécialité… Nous échangeons avec eux sur notre pays, le leur, la pandémie…
Ça secoue encore plus que les collectivos au Mexique, et les bus sont bien remplis, mais on de loin les seuls touristes, et on se sent bien au milieu de tous ces gens qui nous regardent avec bienveillance et curiosité, dans ce vieux tas de ferraille qui grince à chaque dos d’âne et qui file dans les routes de montagne. Et c’est aussi l’occasion de voir les paysages très verts et vallonnés (qui n’ont rien à envier à la Réunion ou au Cap Vert), et d’observer les gens, les femmes en tenues traditionnelles (très colorées, brodées à la main, avec des perles, et du tissus brillant, un régal pour nos yeux !), et les hommes en chemise et parés de leur plus beau chapeau de cowboy !
Dans un Chicken bus, il y a toujours un chauffeur (qui appuis à mort sur le champignon pour optimiser chaque seconde) et son binôme qui fait vraiment un sacré boulot : toujours posté à la porte, mi-dedans mi-dehors, il crie la destination aux gens en bord de route, saute du bus pendant qu’il ralentit pour aider (ou plutôt pousser) les gens qui vont monter et leur récupérer leurs gros bagages, monte sur le toit pour charger ou décharger les marchandises des uns et des autres (souvent pendant que le bus roule sinon c’est trop facile…), et c’est aussi lui qui encaisse tout le monde !
Ah oui, et c’est lui aussi qui “gère” les correspondances : au bout d’une heure de route, il vient nous crier dessus “Xela Xela Xela, rapido rapido” pendant que le bus ralentit en nous montrant un autre bus sur le bord de la route, et en nous poussant hors du bus avec nos bagages ! On attrape nos sacs, le temps qu’on descende du bus, le mec est déjà allé récupérer nos 2 gros sacs qui étaient sur le toit et cours avec nous jusqu’au Chicken bus suivant à 10 mètres, nous pousse dedans, et paye notre place au nouveau chauffeur !
Le temps qu’on comprenne ce qui nous arrive, le bus a déjà démarré sur les chapeaux de roues et on continue l’aventure !
Et une heure plus tard, rebelote, toujours à la dernière minute…
On arrive finalement à Xela a 18h, vannés, mais en un seul morceau et avec le sentiment d’avoir bien profité du voyage 😅 !
Nous n’avons pas forcément un coup de cœur pour Xela, mais avons apprécié l’ambiance familiale du week-end avec spectacles de rue le dimanche soir et un marché bien typique. Cette halte nous permet surtout une pause avant de rejoindre Atitlan qui aurait été bien trop long à faire d’une traite !
Nous profitons de notre journée de dimanche pour aller aux ‘Fuentes Georginas’, des sources d’eau thermale en pleine nature. Un chicken bus et un taxi plus tard, nous voici dans un bassin d’eau chaude au milieu de toutes les familles guatémaltèques qui profitent du week-end (si voulez du calme ici, évitez le dimanche 😅, mais c’est pas trop notre style). Dans le bus encore une fois le binôme du chauffeur, Victoriano, vient échanger avec nous et dans les sources, les gens sont très aimables et curieux. Nous avons de nombreux moments de partage, des regards bienveillants, des sourires, des vraies discussions, mais aussi des gestes. Les cheveux de Kenzo font sensation et il commence à en avoir marre que toutes les femmes viennent les lui caresser ! 😆
On reprend la route le lendemain, et après 3 collectivos différents, une moto taxi et une lancha, nous voici à San Pedro La Laguna, au bord du lac Atitlan, pour une semaine riche en partages et rencontres ! Au menu : cours d’espagnol tous les jours pour toute la famille avec Saydi, une adorable jeune femme de 26 ans qui porte un regard moderne et critique sur son pays. Nous échangeons beaucoup avec elle sur les modes de vie en France et au Guatemala (mariage, égalité hommes femmes, vêtements, éducation des enfants, travail, consommation, Covid, mode de garde, accouchement, allaitement, congé maternité, rêve américain… on vous prépare un article là-dessus !). Ces cours furent tout aussi importants pour progresser en espagnol que pour la liberté de parole et le partage de culture ! Une vraie rencontre comme on les aime, avec une personne exceptionnelle y compris pour les garçons ! Et puis les cours se passent dans un jardin exotique en bord de lac avec juste le bruit des oiseaux… ce qui rend le moment paisible.
Et comme une belle rencontre ne vient pas seule, nous logeons toute la semaine au sein d’une grande et belle famille chez mama Quina qui réunit et prend soin de tous. Ici c’est la maison du bonheur, il y a sans cesse des gens qui passent, hommes, femmes, enfants pour jouer, prendre un café, manger, discuter. Nous partageons notre quotidien avec Quina, son mari Domingo, sa dernière fille Quinita (18 ans), et Mingo et Diego, les petits-fils de Quina qu’elle élève depuis que leur mère est partie vivre aux Etats Unis. Nous rencontrons aussi Chayo, la belle fille de Quina qui vit seule ici car son mari est aussi parti travailler aux États-Unis, et ses 2 garçons qui s’appellent également Mingo et Diego (oui, il faut suivre…). Il y aura aussi l’autre fille de Quina (Marie), ses parents, ses sœurs, et un amis de la famille qu’ils ont accueilli et aidé à se sortir des problèmes d’alcool… Bref, un bel exemple de partage, de solidarité, et surtout d’une famille unie, très représentative de l’esprit communautaire des gens d’ici !
Et Quina ne chôme pas avec tout ce monde, elle est vraiment le personnage central de toute la grande famille et se dévoue aux autres du matin au soir. Elle est très chaleureuse, tactile, et nous prépare chaque jour des repas simples et délicieux (enfin, Kenzo n’était pas toujours de cet avis 😁) comme ils mangent ici (sopa de pollo, pollo frito, tamales, frijoles, huevos, limonada de la Casa dont Hugo raffole, pancakes…). Au top pour découvrir la culture locale ! Kenzo sera appelé “mi bébé” toute la semaine à son plus grand désarroi, et Hugo aura le droit à des câlins matin et soir, et à sa limonada todo los dias !
Comme la majorité des gens ici, c’est une famille très croyante. Il y a une chapelle aménagée dans une pièce de la maison, d’où nous entendons chaque matin (vers 7h 😁) les chants et les prières, en préparation d’une grande fête sainte à la fin de la semaine.
On se sent vraiment comme si on faisait partie de la famille, nous échangeons beaucoup avec Quina et Chayo, et nous passons du temps avec les 2 garçons qui ont presque le même âge que Kenzo et Hugo.
Le matin, nous partons généralement se balader dans une des petites villes autour du lac, avant de revenir manger et d’aller passer l’après-midi à l’école d’espagnol. Nous avons ainsi été à San Juan, un charmant petit village avec des galeries d’art un peu partout, et une balade pour aller jusqu’au mirador qui en vaut vraiment la peine. C’est une plateforme en bois qui offre une vision imprenable sur le lac et ses montagnes et qui est entièrement peinte de mille et une couleurs (dixit Kenzo : “ça en valait vraiment la peine parce que c’est très beau ce point de vue ” 😁).
Nous sommes aussi allés à San Marcos : la ville des hippies (y’a plus de visages pâles avec des dreadlocks que de locaux 😅) et de la tranquillité. L’atmosphère relax qui y règne est très agréable, et on a beaucoup aimé la petite réserve naturelle qui offre une promenade en pleine nature et des plongeons dans le lac depuis les rochers.
On a aussi fait Santa Catarina, mais on a été beaucoup moins emballés. Le village est mignon avec ses murs peints en bleu et vert, mais ça reste petit avec peu de chose à faire, et c’est assez loin de San Pedro pour pas grand-chose (40 minutes de lancha publique + une lancha privée)… Nous avons apprécié tout de même prendre un verre au café el mirador avec sa vue magnifique, et le retour pour Panachel en mode local à l’arrière d’un pickup !
Nous profitons aussi des charmantes petites rues de San Pedro et leurs magnifiques peintures murales, et avec les 4 enfants du stade de foot (c’est vraiment le jeu facile à partager lorsqu’ils ne parlent pas la même langue… 😅), et d’une piscine pas très loin de la maison avec toboggan aquatique et water polo !
San Pedro est vraiment top pour y passer quelques jours, avec son ambiance tranquille et son esprit communautaire très poussé où tout le monde se connaît et s’entraide. Par contre c’est pas le meilleur spot pour se baigner dans le lac, les berges sont assez sales et pas très “carte postale”…
Dimanche, pour clôturer la semaine, nous avons longuement hésité à aller à Chichicastenango, mondialement réputé pour son marché. Mais il est compliqué d’y aller par nous même, c’est un peu cher avec un shuttle (minibus) privé, un peu loin (2h aller), et tout le monde nous dit que c’est over touristique… Bref, pour toutes ces raisons, nous décidons d’aller plutôt au marché de Santiago de Atitlan. Et ce sera parfait pour nous ! Grand marché mais pas trop non plus, très authentique (on aura croisé qu’une petite dizaine de touristes), et très complet aussi (fruits, légumes, épices, viande, animaux, vêtements, épiceries, et pleins de stands avec tout et n’importe quoi 😅). En déambulant dans les rues de Santiago, on finit par craquer pour une peinture souvenir. Ça faisait un moment qu’on voyait des galeries d’art autour du lac avec plein de tableaux très colorés et représentatifs de la vie d’ici, et on s’était déjà imaginé avec une de ces toiles dans notre maison 😁. Comme on voyage en sac à dos pendant un an, on réfléchit 10 fois avant d’acheter un souvenir qu’on va se trimballer plusieurs mois avant d’envoyer un colis (où de croiser quelqu’un qui pourra le ramener 😁). Et là, comme il nous plaisait beaucoup, qu’on a pu le négocier au prix qu’on voulait (la moitié du prix annoncé au départ), et que la dame qui nous l’a vendue a été vraiment adorable et très touchante, on a fini par craquer. Elle a passé plus de temps à nous remercier de lui avoir acheté le travail de son papa, et à nous dire ce que ça représentait pour sa famille, que nous à négocier le prix… On commence à bien réaliser à quel point cette année a été dure pour les guatémaltèques et combien tous ceux qui vivent du tourisme ont galéré avec des petits jobs pour pouvoir manger, et quand on négocie on essaye de trouver le prix juste entre ce qu’on aimerait payer et ce qui nous semble être une rémunération correcte pour le vendeur.
Et déjà arrive le dernier jour de cours d’espagnol avec Saydy, et la dernière nuit dans la famille de Quina… Vous l’aurez compris, ce fut ici une très belle expérience de rencontres, de partages, exactement ce que nous recherchions dans ce voyage. Et ce partage intense de nos modes de vie et de nos cultures différentes, nous permet à tous (chacun à notre niveau bien sûr 😅), de prendre du recul sur notre propre vie et notre propre culture…
Les aurevoirs furent très chargés émotionnellement pour tout le monde (sauf pour Kenzo qui vit plus l’instant présent et réalise un peu moins les choses). Nous nous sommes sentis tellement bien ici avec tous ces gens, nous avons tellement partagé en condensé en une semaine… Pas facile !
Mais nous savons qu’il y a d’autres belles choses qui nous attendent dans ce pays et dans les autres !!
Nos conseils si vous allez dans ce coin :
- San Pedro Spanish School (contact : Ramon via Whatsapp > +502 5811 6109)
- On vous conseille de loger à San Pedro si vous passez plusieurs jours sur le lac, mais si vous y êtes en exprès juste pour une ou deux nuits, préférez San Juan ou San Marcos
Salut Michel,
Merci beaucoup, ça donne envie de continuer à écrire ! 🙂
Vous aviez fait le Guatemala ? Ce pays est vraiment magique…
Sur la photo où il y a 2 peintures, on a craqué pour un qui ressemble fortement à celui du bas 🙂
On espère continuer à vous faire voyager à travers nous, et que ça vous rappelle tous vos voyages !
A bientôt,
Adrien
J’adore vos textes et vos photos et vos vidéos. Je les attends avec une impatience fébrile. Je les relie et les visionne plusieurs fois et les montre à Pascal. Merci beaucoup de nous faire partager ces moments uniques que vous vivez. Si votre achat est l’un des deux magnifiques tissus que vous donnez à voir, je comprends que vous ayez craqué. Bonne continuation et à bientôt de vous lire et de vous voir.