Pour terminer cette courte incursion en Bolivie, on passe 4 jours dans la capitale, entre farniente à l’hôtel pour planifier la suite du voyage, visites culturelles, et une session VTT incroyable pour Adrien…

Après une très longue journée de transports, on arrive en début de soirée à l’hôtel, lessivés et pressés d’aller casser la croûte pour compenser le grignotage de la journée. On a pris un hôtel pas cher et bien placé, donc on s’attendait pas à un truc sensationnel, et c’était effectivement très moyen 😅… En plus le premier soir on doit se contenter d’une chambre avec un lit double et un lit simple, alors qu’on avait réservé une 4 places sur Booking… Ça tombe bien ça faisait longtemps qu’on avait pas eu à râler dans un hôtel, comme ça on perd pas la main ! On obtient finalement de maigres excuses et une promesse de trouver une solution le lendemain, où on nous proposera une autre chambre avec un lit double et deux simples (sur la même superficie que la première, donc zéro espace en dehors des lits pour circuler… mais bon on s’adapte hein!). La réceptionniste a quand même le culot de nous demander un supplément 🤣 ! Là ça en est trop, Adrien se met à rigoler nerveusement avant de virer au rouge, nous permettant d’en rester là sans rien payer de plus…

Fort heureusement, La Paz aura été bien plus qu’un hôtel tout pourri. On a fait une visite guidée vraiment géniale de la ville avec le collectif RedCap (une sorte de free walking tour pour une somme symbolique de 3$ hors tips, les tours complètement gratuits étant légalement interdits ici…). Notre guide était passionnant (et que pour nous 😁) et nous a montré et appris tellement de choses !

On a commencé par la prison de San Pedro qui fonctionne comme un petit village autonome. La police garde le périmètre et contrôle les entrées et sorties, mais ne s’occupe pas de ce qu’il se passe à l’intérieur… Lorsqu’un nouveau condamné arrive, il doit se trouver un logement à louer en fonction de ses moyens (d’une petite cellule collective à un appartement plus confortable) et peut y vivre avec sa famille (ils n’ont généralement pas les moyens de se payer un logement dans la prison et un logement à l’extérieur). La prison est divisée en quartiers, avec ses représentants, ses règles, sa justice… Certains ouvrent des restaurants, des salons de coiffure, d’autres escortent les visiteurs dans les différents quartiers, d’autres encore développent une activité moins légale et plus lucrative (c’est un des haut lieu de la fabrique de cocaïne du pays)… Bref, un monde à part mais qui ressemble  beaucoup à la vie du dehors… La série Prison break a de la concurrence.

Nous faisons ensuite un tour au grand marché Rodriguez très authentique. Mais au-delà du côté achats / ventes, Max nous explique le rôle social important de cet endroit, et le fonctionnement des “casera”. Une casera c’est ta marchande favorite, que tu vas voir à chaque fois, que tu connais bien, qui t’écoute, te conseille, t’aide à résoudre tes problèmes, comme une tante qui veille sur toi. Et elle te fidélise aussi grâce à la “llapa”, ce petit surplus en cadeau qu’elle à chaque fois que tu viens ! Mais gare à toi si elle te surprend à acheter chez quelqu’un d’autre 😅 !
On découvrira aussi une nouvelle variété de pomme de terre blanche et noire (qu’on n’avait bizarrement pas vu au Pérou parmi les centaines de variétés qu’on trouvait sur les marchés) qui se conserve plus de 30 ans !

Il nous parle aussi des tenues traditionnelles, notamment les jupes des femmes, si amples au niveau des hanches car de grandes hanches sont synonymes de facilité pour enfanter, et a toujours été un critère important pour épouser une femme ! Ainsi que le chapeau porté par les femmes, un peu haut de forme, qui donne des indications sur le statut de chacune (porté à gauche, à droite, droit sur la tête ou en arrière selon que la femme est mariée, célibataire, veuve ou en situation matrimoniale “compliquée”…). Les cheveux sont quant à eux toujours longs car sacrés, et symbolisent la sagesse, les racines à la terre.

Puis nous allons voir du côté du fameux mercado de las brujas (le marché des sorcières), où sont vendus dans de petites boutiques des objets pour les rituels, en lien avec les croyances ancestrales. Des plantes de toutes sortes, des bougies, des amulettes qui t’apportent chance, amour ou réussite, et, plus insolite, des fœtus de lama pour certains événements, comme la construction d’une maison où on l’enterre alors sous les fondations…

On termine enfin sur la place Murillo où se trouvent les bâtiments officiels, l’occasion pour notre guide de nous faire une petite synthèse de l’histoire politique du pays ! Aussi passionnant que choquant, sur fond de corruption, d’injustice et de violence, comme en témoignent encore les impacts de balles sur les bâtiments qui entourent la place…

La Bolivie est le dernier pays à avoir été libéré par Simon Bolivar. Il nous raconte l’histoire du président Gonzalo Sanchez, alias ‘El Gringo’ qui a plus ou moins dépouillé le pays en prenant la fuite pendant les émeutes du peuple contre lui, comme dans un bon film d’action avec pillage en règle du coffre fort de la banque nationale et évasion en hélicoptère depuis le toi avec tout le pactole !!!
Mais aussi celui d’Evo Morales, qui a réussi à s’arranger pour être élus 4 fois de suite, alors qu’on ne peut se représenter qu’une fois selon la constitution… Il a fait beaucoup de bonnes choses pour le pays, mais ne voulait plus laisser sa place ! Il a magouillé en changeant le nom du pays pour pouvoir se représenter une 3° fois, et en 2019 pour sa quatrième, il y a eu une mystérieuse panne informatique de 2 heures le soir de la réélection et quand les systèmes sont revenus, il était miraculeusement en tête des résultats ! Le peuple s’est alors soulevé pour demander sa démission. Celle qui l’a succédé a tenté de remettre l’église au centre de la politique du pays, a brulé sur la place publique le drapeau andin (symbole de la culture ancestrale et des racines d’une grande partie la population) et a autorisé la police à tirer sur la foule pour stopper la révolte du peuple… Elle a heureusement été condamnée ensuite pour violation des droits humains. Tout cela dans ces dernières années jusqu’à la crise du covid…

On se rend bien compte de la fragilité et de l’instabilité politique du pays encore aujourd’hui, que cette nouvelle crise ne va malheureusement pas aider…

Un petit verre dans un bar le temps de remercier notre guide du jour et on fonce au resto pour l’anniversaire d’Adrien ! Fortement conseillé par d’autres voyageurs, on se régalera d’une cuisine raffinée et bien présentée, avec un menu unique à 8 euros par personne 😅. Adrien aura même le droit à quelques petits cadeaux : une paire de chaussettes en laine de lama, un porte-clés en chapeau de cow boy et un t-shirt. 

Mais surtout, il s’offre le lendemain une virée VTT d’anthologie sur la fameuse route de la mort, avec 47 km de descente ! Certes avec un levé à 6h du matin et accompagné par la pluie et le vent sur la première partie de la journée, mais surtout un décor magnifique et une descente technique dans les cailloux pendant près de 4h ! Un super moment sportif, en groupe, mais sans Chloé et les enfants qui restent tranquilles à l’hôtel et dans le quartier avec au menu film en famille, resto, école, parc de jeu, glace et maquillage ! 

Pour notre dernière journée pleine, nous partons faire un tour dans les fameuses télécabines, un bon moyen de prendre de la hauteur et de réaliser l’ampleur de cette ville enclavée au fond d’une vallée et débordant sur les montagnes. Nous avons aussi profité de la bibliothèque de l’Alliance française, où les garçons ont pu enfin retrouver des tonnes de livres (et de BD) en français ! Ils étaient aussi heureux que si on les avait emmenés dans un parc d’attractions 😅… Et pour conclure notre journée, rien de tel qu’une Saint Valentin dans un fast food de poulet frit en famille, et un début de nuit à l’aéroport et dans l’avion 🤣 !

Au revoir la Bolivie ! Et surtout au revoir l’Amérique latine ! 😢

C’est une sacrée étape pour nous, avec près de 9 mois passés dans tous ces pays, à parler espagnol, à apprivoiser leurs cultures, à découvrir leur histoire et leurs traditions ancestrales fortes…

Qu’est-ce qu’on s’est sentis bien dans cette partie du monde. On espère très fort que lorsqu’on reviendra, ces traditions seront encore aussi fortes, et que le tourisme n’aura pas trop dénaturé tous les coins de paradis qu’on a eu la chance de découvrir…

Bon plan si vous allez dans ce coin là:

  • Restaurant Popular cocina Boliviana, il faut reserver. 
  • Tour de la ville avec Redcap  +591 76285738

Laisser un commentaire