On débarque donc à Chiang Raï, dans le Nord du pays, une ville simple et agréable, à taille humaine, avec son lot de temples à visiter, ses marchés, ses food courts, mais aussi sa jungle de bambou. De quoi passer quelques jours mémorables !

Après avoir pris nos marques dans notre hôtel, attrapé un truc à manger dans un petit boui boui dans la rue d’en face, changé de chambre après une fuite de clim, et passé notre première nuit dans nos lits bien confortables, on attaque notre premier jour par un monument de la région : le temple bleu. Entre Bangkok et Ayutthaya, on en a quand même visité un paquet de temple, et j’avoue qu’on a un peu peur d’être saoulé et de ne pas apprécier les suivants à leur juste valeur…

Mais à peine arrivé devant, difficile de ne pas être sous le charme. Au-delà des deux imposantes statues à l’entrée, de la fontaine et des ornements extérieurs qui sont déjà impressionnants de beauté et de détails, l’intérieur est vraiment incroyable et nous laisse sans voix. On restera un bon quart d’heure assis à l’intérieur à observer les moindres détails, à se tordre le cou pour ne rien rater, et à profiter du calme et de la sérénité ambiante. On a adoré !

Direction ensuite le Wat Huay Pla Kang, avec son immense bouddha haut perché. Pas aussi inoubliable, mais très sympa !! Et le soir, petit tour en ville pour découvrir le food court du centre, ses nombreux restaurants, et son ambiance festive et populaire. On teste la fondue chinoise, un régal !

Le lendemain, après le Blue Temple, voici le tour du White Temple. Et à nouveau on est transporté dans un autre univers… Bien plus grand que le bleu, cette œuvre majeure est une continuité de surprises du début à la fin, entre les sculptures extérieures, l’architecture du temple, l’environnement si particulier à l’intérieur, les jardins, les allées… on ne sait plus où donner de la tête. Tout simplement incroyable !!

Une petite pause à l’hôtel pour préparer la suite (qui commencera demain 😅) et laisser un peu de temps de jeu libre aux enfants. En fin de journée, on repart à pied vers un temple perdu dans un jardin de nature au milieu du tumulte de la ville où nous croisons des moines qui vivent ici! Les enfants s’installeront en tailleur et resterons un moment à “méditer”, ils ont l’air de s’y sentir bien!

On termine la journée par un immense marché de nuit qui s’étale sur des kilomètres dans plusieurs rues. Beaucoup de monde, des centaines de stands de nourriture à découvrir, une ambiance au top entre quelques spectacles, un peu de musique et tout le monde qui s’installe n’importe où pour manger, on sent que c’est ici qu’il faut être et nulle part ailleurs !

On l’attendait depuis qu’on a posé les pieds en Thaïlande, et le voici venu, le moment où on sort enfin des autoroutes touristiques du pays 😁 ! Aujourd’hui, on part avec notre guide Chai, ainsi que sa femme et son fils, à l’aventure pour 2 jours dans la forêt de bambous !!

On est tous surexcités, mais on ne sait pas trop à quoi s’attendre. On a démarché quelques agences dans la rue, pris quelques conseils de l’hôtel avant de dénicher un numéro sur les réseaux et échangé quelques messages et un court appel avec lui. Mais comme bien souvent en voyage, on se fie à l’instinct et au feeling du premier contact. On croise les doigts pour une bonne dose de nature, d’aventure et d’authenticité ! Et bien on va être été servis 🤣 !

Après trois quarts d’heure de pickup en rase campagne, on chausse nos sacs à dos et on se met en route. D’abord sur des petites routes, puis sur des chemins, avant de traverser des champs d’ananas, puis d’entrer petit à petit dans la forêt de bambous. Chai parle plutôt bien anglais (même si son accent n’est pas toujours simple à comprendre) et commence à nous apprendre quelques petits tours pour amuser les enfants. Des petites feuilles qu’on fait claquer dans la main, des grandes qu’on peut lancer, quelques insectes, un bâton de marche, quelques petites anecdotes, et les enfants qui ne se comprennent pas mais qui commencent tout doucement à jouer ensemble… On sent qu’on s’apprivoise petit à petit et qu’on essaye de trouver notre rythme tous les 7.

Une fois bien enfoncée dans la jungle, une petite initiation à la coupe de bambou s’impose. Maniement de la machette et de la scie pour confectionner nos premiers outils : paille, verre, cuillère, baguettes… C’est tout un art de manier la machette et on doit s’y reprendre à plusieurs fois avec d’arriver à confectionner sans casser.

On reprend la marche en ramassant quelques gros bambous en chemin, puis on se pose pour l’opération cuisine ! Coupe de légumes, coupe de bambous, allumage de feu, et nous voilà en train de faire cuire du riz, de la soupe, et même un gâteau dans les bambous de différentes tailles qui tournent sur le feu. Un moment incroyable où on avait tous des étoiles dans les yeux du début à la fin !

Et après un petit atelier “fabrication de sarbacanes” pour redonner de la motivation aux enfants, on reprend la marche jusqu’à notre objectif du jour : un minuscule village perdu dans la jungle, sur un petit promontoire dégagé, où s’alignent l’une après l’autre une dizaine de maisons faites de bambous, de tôles, et de quelques parpaings!

On s’approche de la première maison et nous faisons connaissance avec nos hôtes de ce soir, avec qui on échange quelques sourires et regards bienveillants. De petite taille, très secs, le visage tanné par le soleil et plissé par les rides, et le regard profond, ils ont l’air d’avoir vécu plusieurs vies.

Pendant que notre guide entame la discussion et semble prendre des nouvelles du village, sa femme nous conduit à notre chambre pour poser nos affaire : une authentique case entièrement faite de bambous : deux planchers de nattes de bambous réhaussées à 40cm du sol, des quarts de bambous géants alignés pour les murs, et des branches séchées pour le toit, comme toutes les habitations ici. Et le clou du spectacle, la “salle de bain” : des murs de parpaings, la terre brute au sol, un tuyau suspendu pour la douche d’un côté, et un toilette turc de l’autre avec une réserve d’eau et un saladier pour tirer la chasse… Autant d’authenticité que de détente sur le visage d’Hugo 🤣 !

Mais au-delà du confort très sommaire, la magie s’installe petit à petit, entre l’atelier perfectionnement des sarbacane pour les enfants, notre hôte qui revient de la ville en moto le sac à dos chargé de quelques boissons et d’un énorme pain de glace pour les refroidir, et la séance de cuisine tous ensemble qui s’ensuit, ou chacun cuisinera quelque-chose avec les produits disponibles : herbes et légumes en tous genres, oeufs rouges, grenouilles attrapées la veille dans la forêt…On passera une super soirée, à manger tous ensemble assis sur le sol de la “terrasse” (une paillasse de bambou sur pilotis, un toit de paille et une vue imprenable sur la jungle alentour), puis à regarder les enfants jouer avec la petite tribu d’enfants du village, au début très timides mais qui finissent par se rapprocher de plus en plus jusqu’à prendre possession de la terrasse, attirés par le “dessiné c’est gagné” qu’on leur propose !

Après une nuit épique, où il a littéralement plu dans notre case (le toit en bambou a ses limites… 😅) et où on a dû déplacer un des matelas pour se mettre à l’abri des fuites, on continue l’expérience avec un petit déjeuner à la sauce locale. Puis on repart pour une grosse journée de rando sous le soleil éclatant, entre forêt de bambou, et champs d’ananas. Au menu: ateliers confection de bague, de couronne en feuille de bananier, bambou cooking, une petite session baignade dans une cascade dans la jungle avec quelques enfants des villages alentours. On se fera même une petite dégustation d’ananas directement sur pied, dans des champs non récoltés à cause de la chute récente des prix (rendant la récolte non rentable pour certaines exploitations 😕).

On termine la journée par un bain thermal chaud (inattendu au milieu de la jungle) et une petite glace avec nos guides et une émouvante séance d’adieux. Encore une expérience incroyable dont on se souviendra longtemps et qui nous réconcilie avec la Thaïlande qui nous laissait jusqu’ici un peu sur notre faim.

Le lendemain, nous quittons notre petit hôtel sympa de Chiang Rai en y laissant nos gros sacs à dos pour une virée de 2 jours en scooter vers Mae Salong, ses jolis paysages de campagne vallonnée, ses champs de thé et son célèbre marché. Nous enfourchons nos chevaux de course et enfilons nos casques de compétition et en avant pour de longues heures de route de montagne à 50km/h. On y fera un bon nombre d’arrêts, pour admirer les paysages, tester des balançoires géantes, explorer des champs de thé, ou simplement pour enlever les fourmis dans les mains et les fesses causées par ces merveilleuses routes et nos montures tendues. On fera un stop dans une exploitation de thé pour “visiter les champs” (yes to visit tea field go this way, just go and see ans come back here for tasting… 😅), ce qui n’aura dans ces conditions aucun intérêt. La dégustation (plus sympa) de 5 thés bien différents (et bien chers aussi), aura  beaucoup plu aux enfants.

Après un dernier arrêt dans un temple, on arrive a notre logement du soir juste avant un sacré déluge de pluie qu’on est content de pas avoir vécu sur le scooter. On s’attendait à un mignon petit village de montagne, mais Mae Salong est vraiment minuscule, une seule vraie rue le long de la route, et sans charme particulier. Trouver un endroit pour manger le soir a été bien laborieux et on était les seuls clients.

On se lève tôt le lendemain pour arpenter le fameux marché matinal. Comme les garçons sont fatigués et qu’il est littéralement au pied de l’hôtel, on part faire un tour en les laissant dormir, espérant revenir avec de quoi faire un super petit déjeuner… Mais là encore on s’attendait à autre chose, et on ne revient qu’avec des choses bizarres qui ont bien du mal à nous mettre en appétit : des genre de tamales étouffants dans des feuilles de bananiers, des sortes de mini brioches fourrées avec une purée de haricots rouges, des beignets et autres fritures bien grasses… Bref, personne ne se régale et on rebascule vite sur les gâteaux qu’on a dans le sac 😅. Bien que pas vraiment à notre goût, le marché n’en est pas moins très typique, avec ses étals d’herbes et de légumes en tous genres, de gros poissons de rivières barbotant dans des bassines, de morceaux de viandes en tas d’où on chasse les mouches, et d’épices de toutes les couleurs… le tout sur des étals à même le sol.

On fait un (rapide) petit tour dans la ville, de jour cette fois-ci, qui est tout de même assez colorée avec quelques jolies peintures murales, et profitons d’un petit moment de partage inattendu lorsqu’un groupe de gens assis autour d’une table à emballer des célèbres “fortune cookies” nous interpellent pour nous proposer de venir les rejoindre. Les échanges restent très limités en mots mais plus intenses dans les regards.

On rejoint ensuite nos scooters pour le trajet retour par une autre route, où on croisera un bon nombre de camions chargés d’ananas, toujours ponctuée de jolis paysages vallonnés, mais bien longue et où Kenzo s’endormira plusieurs fois, avec arrêts in extremis pour que Chloé le repasse devant avant qu’il ne s’endorme derrière elle 😅. Elle finira la route avec sa tête endormie appuyée sur son bras.

On retrouve notre hôtel et nos sacs à dos pour une dernière nuit à Chiang Rai avant de prendre le bus le lendemain matin pour Chiang Mai.

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