Voilà déjà un bon mois que l’on sillonne le Mexique et qu’on a commencé notre aventure (sans compter l’escapade aux Baléares) !
Le bon moment pour sortir un peu la tête du guidon et voir comment on se débrouille et ce qu’on en retire.
Quand on rêve et qu’on planifie pendant 4 ans de faire un grand voyage comme celui-là, forcément on a envie de faire un maximum de choses, d’en profiter à fond, et que ça ressemble à l’idée plus ou moins abstraite qu’on s’en était faite.
La première leçon qu’on peut tirer au bout d’un mois, c’est qu’on ne peut pas voyager de la même façon quand on part pour 2 ou 3 semaines de vacances (où on peut planifier la plus grande partie avant de décoller, où on cherche à optimiser chaque journée, et où un rythme soutenu est encore acceptable) et quand on part pour 1 an…
Et même si on se l’était répété x fois avant de partir, comme bien souvent, tant qu’on ne s’est pas confronté à la réalité du terrain…
Donc niveau rythme, c’est pas encore gagné ! Entre les visites, profiter des lieux, de l’instant présent, des uns des autres ET prévoir la suite, organiser, rechercher des hôtels, des bus, des restos typiques et pas cher, faire des lessives, un peu d’école, défaire, refaire les sacs… Bref, on a l’impression de ne jamais s’arrêter !
Il faut qu’on arrive un peu plus à lâcher prise, à accepter de ne pas faire le meilleur resto ou hôtel et de gagner un peu de temps d’organisation, mais il y a encore du taf ! 😅
Niveau matériel, on a réussi sur les 2 premières semaines à perdre 1 poche à eau (oubliée dans le frigo de l’hôtel), les casquettes de Kenzo et d’Adrien (mystère) et les chaussures ouvertes de Kenzo (il les a “oubliées” dans la rue… 😳😳… sachant qu’on avait déjà racheté les chaussures fermées de Kenzo qu’on avait égarées aux Baléares !)… On essaie de lui donner quelques responsabilités, mais c’est pas encore ça… 😅
Kenzo s’est découvert un nouveau mal de ventre, qu’il traîne à chaque fois qu’on marche un peu trop (avec des douleurs qui le font parfois marcher plié en deux !)… et qui disparaît mystérieusement au moment de manger et de sauter dans la piscine comme un fou… On a du mal à trouver un nom à cette maladie… Affaire à suivre !
Quant à Hugo (le justicier masqué contre l’injustice), il apprend petit à petit à lâcher prise lors de nos différents repas où nous prenons chaque jours des plats à partager… Situation de stress ultime pour lui : va-t-il avoir assez à manger et surtout autant que les autres !
Quant à nous, on se retrouve à compter le moindre pesos, ne sachant pas encore si on dépense trop ou si on peut se permettre plus ! Et commencer par la partie la plus touristique (et donc la plus chère) du Mexique ne nous aide pas trop… Et puis on a encore du mal à tout negocier. On subi encore les prix touristiques qu’on nous donne, même si on sent qu’on progresse sur les références de prix et du coût de la vie. On se dit qu’on y verra plus clair dans un mois ou deux avec un peu plus de recul.
Et côté ambiance de couple, on s’équilibre plutôt bien tous les 2. Quand l’un se pose trop de questions, l’autre le rassure, et quand l’un panique, l’autre essaie de gérer les enfants et de rester zen… 😁
Adrien se débrouille plutôt pas mal en espagnol, et Chloé comprend de mieux en mieux. Elle se fait même de plus en plus violence pour oser parler et sortir de sa zone de confort (comme aller faire les courses toute seule par exemple 😁).
Et sur le plan découvertes culturelles, partage, nature, dépaysement et ouverture d’esprit, on en a déjà pris plein les yeux !
La nature est magnifique, on a vu un bon bout de pays, un paquet d’animaux fascinants, des temples impressionnants, beaucoup appris sur les mayas, mais aussi sur les mexicains et leur histoire.
Mais au-delà de cette première couche qui représente un peu notre itinéraire, il y a aussi toutes ces images, ces tranches de vie qu’on capture au vol, au détour d’une ruelle ou à la fenêtre d’un bus, si éloignées de nos standards européens, qui nous choquent ou nous interpellent au début, mais qui finissent par nous sembler presque normales, et qui souvent ajoutent un petit quelque-chose à notre vision du monde…
Il y a ces groupes d’enfants qui jouent en toute autonomie avec rien – des bouchons de bouteilles, des bâtons, ou les dindons du village – en riant aux éclats en bord de route à la campagne ou dans les parcs des grandes villes, et où les plus grands (parfois 6-7 ans) s’occupent des plus petits.
Il y a ces femmes, avec leur bébé en écharpe dans leur dos, qui vous accostent dans la rue pour vous vendre bracelets et tenues traditionnelles mayas qu’elles ont tissés pendant des mois, ou qui attendent en bord de route les voitures et les bus pour leur vendre jus de fruits, sandwiches ou gâteaux salés qu’elles ont fait la veille. Ou celles qui sont assises dans la rue avec une grosse bassine pour vendre quelques fruits ou quelques “tamales” maison, ou encore celle que j’ai vu hier dans un champ par la fenêtre du collectivo, qui devait avoir 70 ans et qui fauchait la canne à sucre avec une longue machette, tout en portant avec son front un panier rempli de canne qu’elle avait dans son dos.
Il y a tous ces métiers qui chez nous ont déjà disparus, ou pas loin, et qui pourtant ici semblent tellement indispensables : le pompiste a la station service, le groupe de jeunes qui coupent les hautes herbes en bord de route à la machette, les milliers de vendeurs ambulants qui vous proposent à manger absolument partout et tout le temps, ceux qui vous apportent la bouteille de gaz ou les garafons d’eau potable a la maison, les nombreux réparateurs en tous genres (vélo, mécanique, électroménager…) capables de faire rouler une voiture jusqu’à ce que la rouille ait mangé toute la carcasse…
Il y a ceux que l’on voit marcher au bord de la route, chargés comme des mules, souvent avec une brouette pleine à craquer, à 5 ou 10 kms du village le plus proche…
Il y a ces vélos avec un genre de remorque à l’avant, dans lesquelles les gens transportent marchandises, passagers, famille ou encore leur cuisine de rue pour vendre tacos et hamburgers…
Et il y a ces motos, transportant parfois toute une famille, avec l’homme qui conduit, la femme qui porte son bébé en écharpe, et un enfant un peu plus grand au milieu ou derrière…
Des scènes comme ça, nous en voyons tous les jours, mais jamais on ne se lasse de ces expressions, de ces sourires, de ces couleurs, de ces découvertes.
Je pense qu’on est donc pas trop mal parti pour l’instant, alors on remet la tête dedans (avec un peu plus de lâcher-prise) et on continue notre aventure !
A très vite !
Super post! C’est top d’avoir de vos nouvelles comme ça.
C’est parti pour le mois numéro 2 profitez bien!